Je réalise des films comme je cours, m’entraîne avec les poids libres, navigue et grimpe—en gardant le contrôle sous pression, parfois en suivant le vent, parfois en remontant au près. Toujours en faisant confiance à l’équipe avec ma vie, comme eux avec la leur.
Le cinéma est un sport d’équipe qui se joue dans ce que j'appelle «un couloir», un mouvement vers le spectateur. Je donne les dimensions exactes de l’architecture et de la navigation, mais l’équipe fonce comme une force qu’on n’atteindrait jamais en solo.
Le résultat me surprend toujours, mais reste dans le cadre précis que je définis dès le départ : questionner le monde autour et en nous, anticiper le pire, laisser la place aux talents, provoquer des interrogations chez le public (et parfois me laisser sans voix, un micro à la main), façonner de nouvelles perspectives, et même changer des vies—surtout pour ceux à un carrefour. Et ne jamais laisser quiconque indifférent : oui, mon travail divise, et j’assume la peur du box-office, j’expérimente avec les normes, je prends des risques pour livrer de l’originalité tout en respectant des valeurs intemporelles : beauté, clarté, qualité et rythme.
Le cinéma est le sommet de mon parcours artistique, là où 28 ans de photographie, 24 ans d’écriture et 26 ans de design convergent. Et mon éducation musicale soviétique précoce devient soudainement ces paysages sonores que les critiques mentionnent encore et encore.
C’est ma photographie fixe en mouvement, mon écriture transcendée en visuel, et une passion de toujours (et une pratique) de la musique. Tout fusionne dans des films qui ne sont pas seulement visuellement captivants—n’importe quel plan peut être imprimé et envoyé à une galerie locale—mais aussi authentiques sur le plan sonore, intellectuel et émotionnel, rares et percutants.
Parce que je suis affranchi des dogmes du cinéma, je refactorise l’excès de codes culturels que d’autres traînent depuis l’école de cinéma, ne gardant que la pure narration visuelle—lumière, composition, mouvement et son.
Je privilégie une approche rapide et légère du cinéma, où l’on remet tout en question dès le départ—pourquoi s’acharner à caser des dialogues russes en Courier 12 pt conçu à Hollywood alors qu’on peut utiliser des wikis collaboratifs ? Pourquoi se limiter aux financements à l’européenne ou à l’américaine ? Résultat : des budgets plus bas avec la qualité que j’ai exigée des ingénieurs caméra (quand d’autres n’osaient même pas poser la question). Favorisant le travail en décors réels et la lumière naturelle, j’intègre des idées d’autres industries pour capturer des moments authentiques—pas des approximations mises en scène d’une prétendue réalité.
J’ai dirigé des productions sur cinq continents, en ville comme en pleine nature, avec des équipes multinationales qui ne partagent pas toujours une langue—mais toujours un objectif. Je travaille avec des contraintes—temps, budget, lieux—mais jamais au détriment de la vision.
Chaque tournage est une équation : combien de temps, quelle lumière, quel mouvement avant que le moment ne disparaisse ? Avec un bagage journalistique, je suis toujours prêt à l’inattendu parce que notre équipe est légère, rapide et précise. Plutôt une unité des forces spéciales qu’un bataillon. On tourne pendant que les autres sont encore en train de « bloquer ». Parce que je peux. Parce que je multi-caméra. Que ce soit à l’épaule, sur une Technocrane ou en Steadicam toute la journée.
On commence la journée par du hatha yoga. Oui, toute l’équipe. Ça nous rapproche, aplatit les hiérarchies, forge la discipline et donne le ton. On a même un chariot avec une barre olympique et des disques sur le plateau—moins de maux de dos, des gens plus heureux, de meilleurs résultats, et moins de dépenses en assurance santé.
Une main stable, un esprit clair, un cadre précis. J’opère la caméra A parce que je veux être avec mon talent, pas planqué dans un « video village » confortable.
Les gens se plaignent ? Oui. Mais des années plus tard, ils se souviennent avec nostalgie de la rigueur soviétique que j’apporte et de la précision suisse que j’exige de chacun pour s’élever et contribuer à quelque chose de plus grand que nous : l’histoire du cinéma et de la publicité.
Je ne suis pas juste un réalisateur. Je suis aussi un producteur habitué à entendre « non » pour répondre par « oui, si on fait comme ça ». À quelle fréquence parlez-vous à des agences à trois lettres pour obtenir un permis ? Qui a dit que le Plan Comptable Général et les normes GAAP étaient incompatibles ? Je suis à Cannes pour le Marché du Film et à LA pour l’American Film Market. Les négociations internationales, c’est mon petit-déjeuner. Parce que j’ai fait une école de commerce, cofondé plusieurs boîtes et compris la logistique, le design, le son et le montage en les pratiquant tous depuis 28 ans. Avec un seul objectif : amener le film à l’écran.
Parce qu’après tout, vita est bien brevis, mais ars est bel et bien longa. Surtout quand on tourne une série.
C’est pourquoi je n’ai pas de showreel—vous pouvez commencer à regarder n’importe lequel de mes longs-métrages, et je garantis chaque instant que vous cliquerez sur la timeline, peu importe quand le film a été distribué.
Appelez-moi maintenant ou dans dix ans—je continuerai à rendre l’impossible réel. Pas parce que ça avait du sens sur le papier. Mais parce qu’on l’a fait exister.
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